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Sharaz-De : les mille et une nuits qui ont révolutionné la BD
En 1979 sur une incitation de Del Buono, dans la revue Alter Alter, vous réalisez Sharaz-De, aviez-vous conscience de dynamiter la bande dessinée traditionnelle ?
Ce n'était pas mon but premier, je me suis senti stimulé par les encouragements reçus et j'ai cherché, à mon niveau, de donner le meilleur. C'était une occasion unique. Même si Del Buono n'était pas d'un naturel expansif, il m'a toujours fait comprendre qu'il appréciait sincèrement ma démarche. Malheureusement cette expérience n'a eu qu'un temps, Del Buono, était un homme qui tentait de nombreuses expériences, et il était reparti sur d'autres pistes. Sans lui, la revue n'était plus animée d'une manière aussi brillante. C'est aussi le moment où les revues et la maison d'édition Milano Libri sont tombées victimes de la raison d'état : pas assez rentables...
Il n'y a qu'une histoire (J'ai attendu mille ans) qui reprend la trame des récits originaux...
Toutes les autres ne prennent que quelques éléments comme point de départ, il ne s'agit pas de transcriptions fidèles, elles sont inventées avec cette atmosphère antique vaguement orientale mais pas arabe...
Nous sommes effectivement loin des turqueries... Parlez-nous de votre personnage principal.
J'ai tenté de recréer tout un univers minéral, dur... Avec ce personnage de Sharaz-De qui joue chaque nuit sa tête, elle représente la finesse, la sagacité féminine. La plupart du temps les hommes ne jouent pas le beau rôle. Si l'on regarde son visage, on se rend compte que l'on n'a pas affaire à une brave fille, une ingénue, c'est une "dure à cuire" !
Puisque nous parlons de femmes, l'aspect érotique des Mille et une nuits est absent de votre version...
Effectivement, cela ne m'a pas intéressé car cela fait partie des lieux communs véhiculés par cette histoire. Je n'avais pas envie de donner dans les turbans, les pachas sur le divan et les esclaves nues... Donc de l'érotisme il y en a peu.

 

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Sharaz-De page 8

© Dauphilactère & Sergio Toppi