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L'aventure Corto Maltese
À partir de 1983 vous allez collaborer à la nouvelle revue Corto Maltese, comment les choses se sont-elles passées ?
J'avais rencontré à Linus Fulvia Serra, elle avait pris la succession de Del Buono, puis, elle est devenue rédactrice en chef de cette nouvelle et belle revue et tout naturellement, je lui ai apporté des histoires qui ont été acceptées sans problème. Comme dans leur concept, il y avait la publication d'extraits de livres qu'ils jugeaient importants, ils ont eu également recours à mes services comme illustrateur. C'était un travail agréable et stimulant, je découvrais aussi des auteurs. Fulvia Serra était une femme de caractère dans une rédaction féminine bien consciente de sa valeur et de son pouvoir, il y a eu des heurts avec certains auteurs, mais avec moi tout s'est toujours bien passé ; sans être enthousiaste de mon travail, je crois qu'elle l'appréciait. C'était une revue bien faite, dans laquelle on parlait aussi de littérature et de voyages... Et puis les ventes ont baissé et Rizzoli, l'éditeur l'a fermée.
Vous avez aussi écrit des nouvelles que vous avez illustrées... Comment vous est venue cette idée ?
Quand on voit que les choses marchent bien, que l'on sent que son travail est apprécié, on a aussi envie de prendre des initiatives. Je dirai que c'est ce qui manque aujourd'hui... J'avais donc demandé à Del Buono, du temps de Linus, si je pouvais proposer des nouvelles et comme la réponse avait été positive, je me suis lancé. Je ne suis pas écrivain, mais je crois que ces récits illustrés fonctionnaient.
N'avez-vous jamais senti le besoin d'aller plus loin, d'écrire des romans ?
Non, pour l'amour du ciel, non ! C'étaient de petites choses en passant, j'en ai écrite trois ou quatre. C'était une envie d'expérimenter et j'y ai trouvé quelques satisfactions, mais cela n'allait pas plus loin. Et si j'ai eu des retours positifs de certains lecteurs, il ne faut pas oublier que je m'adressais par le biais de cette revue à un public très restreint.
Pour Corto Maltese, vous réalisez des histoires entre vingt et trente pages. Qui avait fait le choix de l'argument, de la taille des histoires ?
Je n'écrivais pas de très longues histoires, mais c'était moi qui décidais du sujet ainsi que de la longueur, on me prenait ce que j'apportais. Quand c'était trop long, ils découpaient en deux ou trois épisodes même si cela faisait râler les lecteurs. C'était un moment heureux dans ma carrière car je pouvais faire les histoires que je voulais selon l'inspiration du moment. Je me souviens de la découverte dans un glacier à la frontière autrichienne du cadavre de ce chasseur paléolithique, cela m'avait impressionné et, à partir de là, j'ai fait une histoire qu'ils ont publiée.
Tibet
Tibet, ©Toppi

© Dauphilactère & Sergio Toppi