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Les revues Linus et Alter Alter
Votre oeuvre plus personnelle vous allez la réaliser dans ces deux revues à partir de la seconde moitié des années soixante-dix. Comment les rapports s'étaient-ils noués ?
Cela s'est fait aussi dans la foulée de ma reprise du travail d'Albertarelli pour Bonelli comme nous l'avons évoqué. Del Buono, le directeur de Linus, avait proposé que je prenne la suite et c'est aussi ce qui nous a rapproché. Tout normalement, il m'a ensuite demandé de collaborer à sa revue. Ma première histoire était un récit de guerre fantastique, une péniche de débarquement des marines s'échoue sur une île déserte et l'idole de pierre qui se trouve-là n'apprécie pas leur présence et les liquide ! On m'avait laissé carte blanche pour travailler, ce que j'avais bien sûr beaucoup apprécié. Cela a marqué le début d'une belle collaboration, j'ai réalisé un bon nombre de ces histoires étranges et fantastiques... J'ai même écrit trois, quatre nouvelles que j'ai illustrées.
En 1979 sur une incitation de Del Buono, dans la revue Alter Alter, vous réalisez Sharaz-De, aviez-vous conscience de dynamiter la bande dessinée traditionnelle ?
Ce n'était pas mon but premier, je me suis senti stimulé par les encouragements reçus et j'ai cherché, à mon niveau, de donner le meilleur. C'était une occasion unique. Même si Del Buono n'était pas d'un naturel expansif, il m'a toujours fait comprendre qu'il appréciait sincèrement ma démarche. Malheureusement cette expérience n'a eu qu'un temps, Del Buono, était un homme qui tentait de nombreuses expériences, et il était reparti sur d'autres pistes. Sans lui, la revue n'était plus animée d'une manière aussi brillante. C'est aussi le moment où les revues et la maison d'édition Milano Libri sont tombées victimes de la raison d'état : pas assez rentables...
Dans Sharaz-De, il y a une histoire en couleur...
C'est à la demande de la revue, je l'ai réalisée avec plaisir même si, vous avez pu le constater, il existe une grande distorsion entre les originaux et l'édition italienne.
Il faut reconnaître que vos couleurs sont difficiles à passer en imprimerie. Par ailleurs vous avez une palette assez froide...
Certes, je suis un auteur difficile à imprimer ! Pour revenir à la couleur, je n'utilise quasiment jamais le rouge et le jaune : ces couleurs ne me plaisent pas, j'aime le violet, le vert, le bleu... Tout cela est une question de goût, il y a des gens qui n'aiment pas le coq au vin et pourtant c'est bon !

 

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sharaz-de p 78 (extrait)
Extrait de Sharaz-De, ©Toppi

© Dauphilactère & Sergio Toppi