L’esprit et le regard sont entraînés, focalisés par des cases où tour à tour le décor se renverse ou s’arrondit autour de Hänsel et Gretel. Le lecteur est littéralement aspiré à leur suite par le maelstrom de l’horrible sort que leur vouent deux femmes sèches et malfaisantes.
À l’instar de leurs petits héros qui dévorent les murs de pain d’épices de la maison de la sorcière, on se surprend à dévorer les pages de Louis et Jean-Louis le Hir et l’on reste tout étourdi parvenu à la dernière page !
Il faut alors revenir sur ses pas, pénétrer la dynamique du trait et de la composition, la couleur expressive, l’univers hallucinant, mouvant et vertigineux, de chez la sorcière. Il faut savourer cette fois la force dérisoire et l’insondable tendresse du père lorsqu’il ouvre ses grand bras pour y accueillir ses enfants chéris… (Ah, comme les frères Grimm ont peint la femme maléfique pour le détourner d’un tel amour !)
Courrez acheter « HÄNSEL ET GRETEL » ! Elle est dans la droite ligne de la précédente collaboration de Louis et Jean-Louis le HIR : « CLOWN ». Plus jamais vous n’oublierez la puissance, toute d’humanité et de sensibilité, de ces personnages aux visages ingrats, fendus d’immenses sourires édentés.
Martine Boutant ( la divague)