L'histoire :
Ut, Iv et Iranon recherchent la maison des origines, mais la quête est complexe. En effet, les lieux semblent avoir changé, comme si les maisons se déplaçaient où se mangeaient les unes les autres. Ut décide de revenir à la maison qu'il partageait avec Cagliari. Avec le chat Léopold, ils entrent par une porte dérobée, mais les deux autres ne suivent pas Ut. Il se retrouve seul dans une pièce ou d'étranges répliquants fument et discutent. Ces hommes interrogent Ut qui finit par perdre patience. Il les extermine avec sa faucille. Il parvient ensuite dans une gigantesque pièce où trône un grand totem. Des visages grimaçants y sont fixés et demandent à Ut ce qu'il recherche. Un inconnu arrive pour lui poser la même question. Ut refuse de parler, mais l'homme le prévient : la maison s'est verrouillée et plus personne ne pourra sortir, désormais. Ut tente d'utiliser la force, mais rien n'y fait. Il est bloqué ici sans les deux autres. En plus, son chat s'est enfui et il n'a pas pu le rattraper. Ut est fou de rage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'étrange aventure de Ut se termine dans ce troisième tome, dans la fameuse maison des origines. Petit à petit, l'intrigue se fait de plus en plus opaque. Pourtant, Paola Barbato distille de nombreuses révélations qui expliquent ce fameux mystère des maisons. Tout se dévoile progressivement et l'on comprend mieux les sombres desseins de certains personnages. Cependant, l'ensemble reste toujours aussi inaccessible et étrangement obscur. Un peu comme Ut qui cherche son chemin et erre sans trop savoir ce qu'il recherche, le lecteur se perd dans ce dédale de moments bizarres et surréalistes. La maison est un vrai labyrinthe, dotée d'une vie organique fantastique. On y croise des visages qui hurlent de douleur, des ombres fantomatiques et des clones sans paroles. Dans ce déluge de merveilleux horrifique, seule une réponse est possible avec Ut : la violence. Les têtes volent et les corps se battent dans une symphonie visuelle macabre. Cette conclusion et cette série révèlent surtout un immense talent : Corrado Roi, qui aura insufflé un style graphique puissant et unique, une perle noire. Son noir et blanc est sublime, avec des effets de gris vaporeux qui font ressortir la chair et la matière. Son trait est à la fois réaliste et délicieusement inquiétant.
Une belle découverte !
Guillaume Clavières
Planète DB